Nous ne sommes pas sortis de cette crise sanitaire qui dure depuis presque 1 an, et les effets sur la santé se manifestent déjà depuis plusieurs mois, les risques psychosociaux parmi les autres risques…

Les causes en sont multiples : confinement, télétravail, distanciation, peur de la contamination … Notre vie professionnelle et personnelle a bien été chamboulée depuis le début du confinement de mars 2020.

Comment l’avez-vous géré en entreprise, comment se sentent vos salariés, comment se porte leur motivation et par le fait l’économie et le dynamisme de l’entreprise ?

Le changement d’organisation professionnelle = conséquences sur la santé

En imposant le recours au télétravail, le premier confinement a entrainé un bouleversement dans l’organisation du travail. Souvent mis en place de manière précipitée, le télétravail a pu prendre de court certains salariés et impacter leur équilibre, la maîtrise de leur environnement et le rapport aux autres. Beaucoup se sont ainsi trouvés en difficulté face à cette période.

Stress, déprimé, insécurité, … les salariés continuent à subir les effets de la crise sur leur santé mentale. A cela s’ajoute la peur du monde d’après et les conséquences de la crise économique sur leur avenir professionnel.

Nous ne sommes pas tous égaux face aux risques psychosociaux

Certains salariés sont engagés dans un processus d’épuisement professionnel suite au premier confinement.

L’équilibre entre les différentes sphères de vie (pro, perso, sociale) est fragilisé. Il y a donc moins de ressources possibles pour s’appuyer ou se faire soutenir par un temps de décompression.

En temps normal, nous pouvons trouver notre équilibre en allant à un cours de sport ou en pratiquant une activité culturelle (cinéma, theatre, musée…), et/ou voir des amis.

Aujourd’hui ces échappatoires ne sont plus possibles, alors certains ont trouvés une alternative (pour combien de temps ?) mais d’autre non et la prise de distance avec son activité professionnelle devient complexe.

Il est important de prendre en compte le fait que nous n’avons pas tous le même pouvoir d’adaptation au changement, « ce qui est simple pour moi ne l’est pas forcement pour d’autres. »

Comment prendre en compte les risques psychosociaux ?

Si certains vivent bien ce changement, à l’inverse, d’autre le subissent.

Les conséquences sur notre santé mentale n’est pas forcement visible pour soit même et encore moins pour les autres.

Dans une société ou le regard des autres est dominant sur son propre ressenti, beaucoup s’efforcent à ne rien laisser paraitre.

Alors comment percevoir l’épuisement de certains entre ses signes apparents, la tentative de le dissimuler ou encore l’éloignement dû au télétravail ?

Nos conseils

Il faut repenser le collectif de travail au-delà des enjeux économiques et organisationnels de la reprise « normale », sans faire l’impasse sur les aspects relationnels.

Les employeurs doivent être attentifs au bien-être des salariés. En favorisant le dialogue, ils vont être amenés à distinguer les salariés qui n’ont pas l’air « d’aller bien » et les orienter vers les services compétents, de ceux qui se désinvestissent et nécessitent d’être rassurés sur leurs capacités, ou encore de ceux qui sont motivés en laissant la place à leurs initiatives et propositions.

Le manager à un rôle essentiel. A lui de répartir la charge de travail mais surtout de créer du lien et de la communication. Le manager doit également s’appuyer sur ses compétences relationnelles pour remobiliser ses collaborateurs et donner du sens à leurs actions pour les aider à se projeter. Mais attention, un manager n’est pas un super héros et reste lui-même exposé aux risques psychosociaux.

Il ne faut pas hésiter pas à vous faire accompagner par les services de psychologues du travail, et des personnes compétentes.

Informer les salariés sur les risques psychosociaux et former vos managers est une des étapes pour faire face.

Diagnostiquer aussi vos équipes avec un simple questionnaire (anonyme si possible).

Les risques psychosociaux sont présents au travail depuis toujours mais seulement connus depuis peu (le chemin de la connaissance reste long). Cette catégorie de risque se glisse parmi la multitude de risques déjà repérés et peut être plus visuels. La crise sanitaire a pour effet d’accentuer l’exposition aux risques psychosociaux mais ce n’est pas une fatalité.

Connaître ces risques est un premier pas vers la prise de conscience et permettre une prise en charge adaptée.

Alors ne laisser pas s’installer ce risque invisible car nous y sommes tous exposés.